dimanche, décembre 17, 2006

L'en dessous admirable

Voici une de mes dernières peinture en direct dont l’histoire me semble intéressante au niveau technique.

C’était un soir où j’étais terriblement triste. J’étais bouquée pour une peinture en direct à l’Inspecteur épingle et ça ne me tentais fichtrement pas. J’avais plutôt le goût d’aller déprimer pathétiquement dans un coin et m’apitoyer en solitaire sur mon sort. Mais bon, quand t’es bouquée t’es bouquée et je me rendis à l’Inspec en traînant de la patte.

D’habitude je sais d’avance ce que je vais peindre mais là j’en avais aucune idée. Comme j’étais tellement déprimée, il n’y avait guère de place à l’avènement d’une quelconque idée d’image. Je me dis que la meilleure solution consisterait donc à peindre cette tristesse directement et je commençai à faire un autoportrait témoignant de ma misère.

Il advint cependant cette chose étrange que plus je peignais, plus ma tristesse se transcendait. Elle sembla s’écouler de moi pour s’en aller habiter le portrait si bien qu’à la fin, je n’étais plus triste du tout. C’est fou hein ? Mais ce que je trouve le plus intéressant, c’est que cette transformation d’état d’âme est apparente dans l’expression du personnage ; une expression très précise de tristesse transcendée. Ça a fait ça tout seul.



J’avais pensé l’appeler justement « tristesse transcendée » mais mon amie Loula qui a acheté cette toile voulait un autre titre : « L’en dessous admirable. » J’aime beaucoup ce titre mais appeler un autoportrait comme ça, ça fait un brin … ché pas mais tsé ... Nous dirons donc que « L’en dessous admirable » n’est pas un portrait de moi mais de quelqu'un d’autre et que ce qui est le plus admirable dans l'en dessous au bout du compte, c’est l’insondable immensité des bénéfiques pouvoirs de la peinture.

Ps- À la suite de ce billet, certains ami-es adorables m'ont dit s'être un petit brin inquiété-es pour moi. C'est vraiment trop gentil mais il n'y a nulle inquiétude à avoir car c'était juste un soir et puis après tout la tristesse fait partie de la vie ; et au bout du compte, même si je n'avais pas la peinture j'ai la chance immense d'être si bien entourée qu'il m'est impossible de rester chagrinée bien longtemps : ) Je vous adore x x x

- Le saviez-vous ?

Si vous allez dans le Petit Robert à anarchiste vous trouverez ceci :

"Le Christ ? C'est un anarchiste qui a réussi. C'est le seul. " (Malraux)

Le Petit Robert mesdames et messieurs, rien de moins.

jeudi, décembre 14, 2006

Le Septyque, suite et fin.

Voici donc la suite du billet précédent.

La dernière toile c’est la cour des miracles. Cette toile immense, très fidèle à la description des personnages du roman, a été peinte dans un minuscule un et demi si bien que je devais ramper sous la peinture pour me déplacer d’un coin à l’autre de ma chambre ; et ça a duré des mois et j’ai cru n’en jamais voir la fin.

Dans le roman, la cour des miracles est le repère de tout ce que la société comporte de lie. Le bougre qui s’apprête à se faire pendre c’est Gringoire, poète raté, le personnage principal du roman juste avant qu’il ne soit sauvé par Esméralda.


J’ai exploré dans ces toiles les symboles de la psyché et de la spiritualité humaine et le plus intéressant je crois, c’est le symbolisme caché de l’œuvre. Une manière peut-être de rendre hommage à ce cinglé de Frollo qui tâte de l’alchimie et cherche sans répit les signes et secrets alchimiques cachés dans sa cathédrale.


Premier étage

Le point de départ c’est la cour des miracles. Les truands représentent toutes les tares, laideurs, bassesses et misères de la conditions humaine tandis que Gringoire symbolise l’humanité. C’est un peu comme si les ombres intérieures qui habitent l’humain s’étaient matérialisées en éventail autour de lui pour motiver sa désespérance et le pousser vers la mort.

Deuxième étage

C’est à ce moment qu’apparaît Esméralda qui sauve le misérable poète d’une mort certaine. Elle représente la foi qui est capable de transcender les moments les plus critiques de l’existence et même de naître directement au sein de la douleur. Par foi j’entend la foi naturelle et non pas la religion. J’entend la pureté du cœur, ressentir la beauté de la vie et la capacité d’émerveillement.

Elle est encadrée par les deux personnages qui précipiteront sa mort ; Phoebus par insouciance et Frollo par amertume. Ils représentent la façon que nous avons de tuer le meilleur de nous alors que les tours de la cathédrale qui surplombent les deux personnages représentent les aspects de la civilisation qui leur sont associés.

Phoebus à gauche symbolise la fuite dans les compulsions diverses. La part de civilisation qui prend racine en lui comprend tous ce qui nous éloigne de notre être grâce à des séductions vides et chatoyantes. Le capitalisme s’est en quelque sorte construit sur ce personnage en alimentant sans cesse les besoins imaginaires de consommation jouissive mais ce faisant, l’essence l’humanité est perdue, réduite exclusivement à ses besoins les plus primitifs. Le meilleur de nous-même est sali, jeté, ridiculisé comme si il n’y avait rien là de magnifique autre que l’emballage.

L’archidiacre pour sa part, symbolise la fuite dans la rationalité extrême et la recherche futile de la perfection. La part de civilisation qui prend racine en lui c’est la quête intense actuelle ultime : atteindre fouille moé quoi mais on va l’atteindre. La science débridée, la technologie effrénée, le clonage du prochain. Choses qui ne sont pas mal en soi mais qui deviennent monstrueuses lorsqu’elles s’élèvent en idoles divines. Cette quête absurde de devenir la perfection désincarnée nous rend aussi fous que l’archidiacre. L’être de chair ainsi muselé échappe à tout contrôle et dans sa soif délirante, écrase la gourde qui contenait le breuvage qui l’aurait apaisé. Le meilleur de nous-même est englouti, haï même car dans sa folie l’humain perçoit son humanité comme ce qui l’empêche d’être humain.

Troisième étage

Nous avons vu le symbolisme des tours, mais il reste Quasimodo qui représente l’animalité en nous. Il est en quelque sorte, notre croyance intrinsèque en l’imperfection de notre nature. La perfection n’est pas de ce monde disons nous et Quasi est le plus extrême emblème imaginable à ce dicton. Pourtant, de tous les personnages, malgré son corps et son esprit informe, il sera le seul à éprouver un amour réel, sincère et désintéressé. Il est le symbole de la nature animale-humaine que l’on méprise mais qui pourtant abrite le fameux « vrai » que nous cherchons si vainement là où il ne se trouve pas.

La cour des miracles, Esméralda et Quasimodo sont reliés par la corde qui passe dans chaque tableau. Objet de mort dans le premier, elle permet de grimper à l’étage suivant où l’humain rencontre le meilleur de lui-même et laisse danser son âme puis d’aller plus haut encore, là où sonnent les cloches ; où se transcende l’imperfection et où l’animal que nous sommes est rendu à sa plus haute nature. Ceci par contre, à la condition de ne pas avoir été figé par l’attrait d’une perfection futile qui exige de sacrifier sa nature profonde ou encore englouti par les plaisirs tout aussi futiles où nous entraîne cette même nature lorsque muselée, laissée à elle-même et privée d’esprit.

Le septyque de Notre-Dame résume ma vision de la quête spirituelle humaine actuelle et ce que j’espère en fait c’est que tout cela finira mieux que dans le roman de ce génial Victor Hugo…. ;)

jeudi, décembre 07, 2006

- Un Septyque de Notre-Dame

J’aimerais présenter maintenant ce que je crois avoir fait de mieux à date en peinture. Malheureusement, les photos sont atroces. C’est très difficile de photographier correctement des peintures et encore plus difficile quand elles sont aussi immenses que celle-là. Il s’agit d’une cathédrale en sept toiles (septyque) sur le thème de Notre-Dame de Paris. (12 pieds de haut, un an de travail). Pas inspiré par le show de Plamondon là car j’ai commencé les toiles longtemps avant, mais bien d’après le roman de Victor Hugo.



Le tout commence par une situation dégoûtante. J’avais passé une annonce dans le journal pour faire des portraits. Le premier client appelle et demande si je fais du nu. Ben quin, j’ai étudié les arts alors c’est sûr que je lui répond naïvement. Un vieux bonhomme arrive dans mon petit un et demi avec une bouteille de vin ( ???? Bizz) se déshabille (Bon) et commence à se tripotter sur mon lit ( Bahhh ! Non mais je rêve !). Je capotais un brin laissez-moi vous le dire, de voir le vieux bouc sur mon divan-lit, essayant qui plus est de me convaincre que je devais l’aider à conserver sa fermeté. (Et bien … hum Pas vraiment non, arrangez-vous tsé…heu , Pas capable ? Faites vous en pas, j’ai vu le genre je vais le faire de mémoire.… Non pas même pour 100$ désolé. NON ! Restez immobile oui comme ça parfait. Non ! Ne bougez pas, svp. IMMOBILE ! Merci … ) BEUHHH. Quelle horreur ! Un des trucs les plus nul qui me soit jamais arrivé. Après hein ceux qui appelait pour des nus … Nan. Connais pas. Jamais fait. Jamais vu, et puis j’ai 65 ans, je suis moche à pleurer et paraplégique, bye. Héhé.

Bref, en ménageant le chou et la chèvre, j’ai réussi à évincer le vieux et je me suis retrouvée avec un début de portrait pas du tout sexy de l'élévation du monsieur. Abominable à en faire des cauchemars. Je me suis dit que la meilleure façon d’annuler le tout serait certes de recouvrir l’affreux diable par la plus innocente et belle créature qui soit. C’est à mon avis la Esméralda qui correspond le mieux à cette description et c’est ainsi que je fis la première toile. C’est ensuite que j’eus l’idée de faire une cathédrale complète et tout le symbolisme religieux qui s’en suit.

(Quelques toiles sont différente de la photo d’ensemble car elles ont été retravaillées par la suite. Je suis un brin perfectionniste mais je crois que ça valait le coup.)

Voici en premier lieu la Esméralda et sa chèvre Djali. Peut-être parce que Djali est mon personnage préféré, j’ai dû la recommence au moins 25 fois avant d’être satisfaite. Esméralda est souvent représentée dans les interprétation comme une fille de caractère mais dans les faits elle est plutôt l’innocence même un peu comme un papillon d’été qui voltige au gré du vent. C’est un personnage étrange et mystérieux. Très difficile à cerner comme si elle se faufilait entre les lignes du romans, demeurant à sa façon inaccessible aux lecteurs.



Le second personnage que j’ai fait est Quasimodo, ici posé de manière exécrable. En vrai c’est autre chose. Je voulais que Quasimodo soit comme dans le roman et pas comme dans les interprétations Waltz Disney. Vous avez sûrement dans l’idée un Quasimodo pas très beau mais émouvant et gentil, un grand incompris. Et bien dans le roman, c’est pas du tout ça. Quasi il est si atrocement laid que même Esméralda dont il sauve la vie est incapable de supporter sa vue et encore moins sa présence. (tsé c’est de quoi pareil) mais surtout, il est terriblement méchant et sournois. (Et oui, on en apprend des choses sur ce blog) Il est tout suintant de malveillance sauf quand il sonne les cloches, là il se transcende.



Il y a ensuite le capitaine Phoebus et Fleur de Lys qu’il courtise. La jeune fille est de bonne famille alors que le capitaine est un courailleux de taverne mal embouché mais bien né. Phoebus n’aurait rien contre une petite aventure avec Esméralda alors que Fleur de Lys est férocement jalouse de la petite bohémienne.



Frollo est le méchant de l’histoire bien entendu. C’est un intellectuel qui a renié tout aspect charnel de lui-même. Les choses qu’on enterre refont souvent surface et Esméralda a la malchance d’éveiller l’amour corrompu qu’il a enchaîné au fond de lui. Il en devient fou et tentera par tous les moyens d’éteindre cette fâcheuse passion. On voit ici le misérable tourmenté par une rêverie pécheresse.



Bon… ça commence à être long tout ça… Je vous reviens avec la suite des toiles et le symbolisme caché de la cathédrale au prochain billet.

lundi, décembre 04, 2006

- Une histoire de crotte.

Ce soir dans la ruelle enneigée de mon vieux Quai, j’ai fumé ma première cigarette en manteau d’hiver. Vous me voyez venir et vous attendez à une diatribe enflammée mais je vais vous surprendre car je n’écrirai rien de ce que ce moment de triomphe du fasciste puritain m’inspire comme tel. Ce que je voudrais vous raconter à plutôt à voir avec la réflexion que j’eus alors sur la ruelle elle-même.

En voyant ma ruelle toute nimbée de blanc, je me suis plût à me rappeler les moments de joyeux délire dont elle fut témoin avant que l’hiver décolle. Il y en a moult et moult encore et encore d’autres et parmi eux je me suis demandé lequel de ces moments a été mon préféré. Après y avoir songé je dirais que c’est celui-ci :

Devant là où l’on fume, il y a un bloc appartement. À l’une des fenêtres, il y a un gentil monsieur qui met du pain sur le rebord si bien que tout l’été, il y a plein de moineaux qui squattent pratiquement dans son salon. C’est chou comme tout.



Ce qui est mois chou par contre c’est que juste au dessus du spot où on fume, le fil électrique est toujours rempli d’oiseaux ; résultat : on se fait chier dessus à longueur de soirée et même que j’irais jusqu’à gager un brun que les futés volatiles nous visent carrément.

Bref, c’était une soirée du début de l’automne, on était une petite gang tranquilos et comme à mon habitude j’avais emmené ma pinte de bière prendre l’air. Soudain, de l’extrême coin de l’œil, je vois que quelque chose qui ressemble à une merde vient de me tomber dessus. Je me regarde, je ne vois rien et là j’allume. Non, c’est pas possible ! Je lève ma pinte devant mon visage incrédule et Bingo, en plein dans le mille. Une chiasse dégoûtante se dissolvait peinarde dans ma PLUS QUE MOITIÉ de pinte, LA SEULE que je pouvais me payer.

Je vous jure, j’ai failli faire une syncope. Je suis venue livide de rage rien de moins. J’avais plus rien à boire, rien, que dalle, niet. En plus tout le monde se foutait de ma gueule pliés en quatre de rire. Crampés raides toute la maudite gang. Je voyais la fiente couler dans ma pinte et je n’avais qu’une envie c’était de garocher le verre après le mur mais je n’osai pas puisque ce n’est pas gentil alors j’ai garoché juste le contenu. J’étais bleue, verte rouge, ce qui ne faisait que rendre visiblement le tout plus drôle encore. Maudit que j’étais en crif. J’ai même été bouder accotée sur la poubelle pour tenter de me calmer, j’aurais tué quelqu'un. En plus y’avait personne à tuer dans cette histoire et j’allais quand même pas me mettre à haïr les oiseaux. Une rage sans objet, une colère nue et dévorante. Presque mystique comme truc.

Là Richard Desjardins reprend son sérieux, il me donne une tape sur l’épaule et me dit avec un beau grand sourire : « Laisse-moi soulager ta douleur »

Je vais vous dire ben franchement que niveau bière, autant j’ai pu être enragée pour la première, autant j'ai pu être contente de la deuxième : )

mercredi, novembre 29, 2006

Le sourire de Rahner.

C’était dernièrement le trentième anniversaire d’un ami très cher. Il est au Doctorat et travaille sur un théologien fameux qui a marqué la théologie du XXe siècle : Monsieur Karl Rahner.

J’ai étudié quelques textes de ce monument extrême et c’est le type d’écrit qui demande plusieurs lecture consécutives. Cependant, après avoir relu 15 fois un pauvre petit texte de cinq pages, on se demande le plus sincèrement du monde si on a vraiment réussi à piger quoi que ce soit. Pourtant hein moi je me tape du Gadamer qui est un monument de théologie allemande tout aussi extrême et complexe alors ce n’est pas que sois néophyte mais je dirais qu’à mon avis, Rahner est l'un de ceux qui remporte le prix de l’aspirine estudiantine haut la main.

Notre vaillant ami lui, est capable de lire du Rahner des heures durant sans même sourciller. C’est certes un impressionnant exploit et pour rendre hommage à cette passion fabuleuse, nous avons décidé Cynthia et moi de lui faire le portrait de ce grand homme.

Déjà en commençant notre théologien a fait des difficultés. C’est que voyez-vous Rahner, sans vouloir lui manquer le moindrement de respect, c’est le genre ... et bien comment dire … N'ayons pas peur des mots : c’est monsieur baboune en personne, voilà.





Le bougre a toujours l’air fâché et bigrement sérieux sur ses photos alors il fallu premièrement éplucher Google une heure de temps pour trouver le meilleur sourire. (finalement c’était la photo de la première page mais on ne pourra pas dire qu'on a butché la job.)

Une fois la photo trouvée, Cynthia s’est mise à l’ouvrage car c’est elle la meilleure des deux pour commencer une toile. (remarquez la super déco de fête qu’elle avait fait. – d’ailleurs peut-être faudrait-il le dire au présent car une semaine plus tard, la déco est toujours là LOL ! Ben là c’est voulu. On est pas paresseuses à ce point là tout de même. -)



Tant qu’à être parties, on en a même profité pour terminer une peinture de Louise Brook pour un autre convive, lui aussi très cher.



Je l’aime bien celle-là, surtout parce que que Louise était la « mauvaise femme » type des années 50 mais que sur cette toile, elle a presque l’air d’une icône religieuse en prière avec un presque-sourire mystique, vous ne trouvez pas ?



Revenons à notre théologien. Comme je vous disais, Rahner est très sérieux et notre ami a pour lui énormément de considération. Nous on aime bien se marrer alors il est pratiquement allé de soi de profiter de l’occasion pour rigoler un brin.

Ce cher Rahner a toujours un air si grave que nous nous sommes demandées si il y avait une douce moitié dans l'histoire. Comme de fait, il n’en eut point car il se trouvait à être jésuite alors à la grande horreur de notre trentenaire nous avons disons embrassé le cher homme en lui faisant fumer des cigarettes. ( Ben quoi, c’est la faute à la mauvaise influence de Louise Brook ; )



Comme la seule passion pécheresse que l’on connaisse à Rahner est celle de la crème glacée, nous avons assorti la toile principale d’un petit pastel témoignant de la chose. Ici pose avec le pastel l'un des joyeux convives qui a passé la soirée à jouer le rôle fictif d’un passionné complet et total de Rahner.



(À part ça on a aussi mis un faux ver blanc en plastique sur le gâteau de fête. Très bon effet, vraiment. Mais il a fallu ensuite jurer sur la tête de Rahner que c’était un ver blanc parfaitement propre et artificiel.)

Bref, ce fut une super fête, on s’est vraiment bien marrés et je mettrais ma main au feu que notre monument théologique également.

Après on ira dire que les théologiens ne savent pas s’amuser. Des clous oui, Pffft … les noces de cana, c’est rien à côté de nous ; z’avez qu’à demander à Rahner ; )


mardi, novembre 21, 2006

-Peindre devant vous.

Je fais beaucoup de peintures en direct ces temps-ci.

Les peintures en direct pour ceux et celles qui ne le savent pas, c’est de la peinture qu’on fait en direct devant public. On se retrouve entre trois et sept peintres, le plus souvent dans un bar. Une fois là bas, on sort nos chevalets, peintures, toiles et pinceaux et on peint devant les gens pendant environ 4-5 heures de temps. Ici voyez à l’œuvre Caroline Morneau une vraie pro des peintures en direct. Si vous voulez venir voir ça de vos yeux, je met toutes les coordonnées en fin de billet.

Évolution de Clair de lune sur le St-Laurent.




Vous avez peut-être déjà vu ses œuvres entre autre dans le loft de la première saison de Loft story (une émission fort nulle mais les peintures étaient chouettes à tout le moins.)

Le fait de peindre devant public permet de recueillir une chose assez rare en peinture : des commentaires. C’est que voyez-vous, il s’avère bien rare en moyenne que le-la peintre, la peinture et le public se retrouvent ensemble en même temps et au même endroit.

Cette conjoncture m’a permis de réaliser que la peinture permet de se défouler. C’est à dire qu’on fait passer par l’image des émotions ou situations qui autrement resteraient enfouies à vous ronger. Par exemple moi ces temps-ci, je me suis lancée dans une série de clairs-obscurs à tendance soft érotique dont voici deux exemples.





Mon ami Pierre se poste devant cette dernière toile en levant un sourcil et il me dit.

« Franchement, c’est fou ton truc. Comment on peut peindre des choses aussi sensuelles et être en réalité aussi frette que de la brique. (C’est vrai que je suis plutôt genre décourageante à l’extrême pour les tentatives de cruise en taverne.) »

Ce commentaire relativement pertinent m’a fait réaliser que je me défoule drôlement dans ma peinture à ce sujet mais en fait, si je me trouvais dans une situation plus romanesque, il est évident que je me défoulerais sur autre chose.

Cette prise de conscience me mène ici à deux réflexions socio-médico-théo-philosophiques.

Premièrement c’est peut-être à cette possibilité artistique qui implique d’utiliser les choses qui vous ronge plutôt que de les laisser vous ronger que les artistes doivent cet air de jeunesse qui ne semble jamais les quitter. Sans blague aucun-e de mes amis-es artiste ne fait son âge. Par exemple essayez de deviner l’âge de ma co-loc Cynthia, peintre de profession.




Non, pantoute. 29 ans bien sonné.

Un autre bon exemple à ce sujet est arrivé jeudi passé quand les enfants de 3em et 4em années primaire avec qui je fais de l’aide aux devoirs m’ont posé, sérieux comme des papes, une question plutôt surprenante.

- Annie-Claudine on peut te demander quelque chose ?
- Oui quoi ?
- Est-ce que tu es adulte ?

Bouchée ben raide (sans blague !) j’ai hésité un instant et pris la chose au deuxième niveau.

- Heu… ben ouais… je dirais que oui. La plupart du temps du moins. Avec vous autre en tout cas, je vais vous dire ben franchement que suis pris pour l’être en cri...heu, crimepof

Insatisfaits ils se regardent l’air de dire... ben avec ça on va aller loin… et renchérissent.

- Non mais tsé, tu as quel âge ?
- Ha, dans ce sens là ! J’ai 32 ans.
- ….

Si vous avez jamais vu des flots venir avec les yeux grands comme des soucoupes… Hahaha ! Quelles têtes ils m’ont fait ! J’étais plus veille que la plupart de leurs parents. Mais sérieux en général on me donne dans les 25 ans.

La morale de l’histoire est simple : jetez vos pots de crème au collagène et les espoir que vous aviez mis dans le Botox et investissez dans les pinceaux.

Deuxièmement ce défoulement sur les thématiques érotiques me mène à réfléchir sur la situation des prêtres catholiques vis à vis la confession.

Ces pauvres âmes n’avaient n’est-ce pas nul accès à un quelconque défoulement de cet ordre fut-il seulement symbolique. Pas le droit de se marier, de lire des romans torrides et encore moins d’en écrire, certainement pas le droit de peindre ou dessiner ou sculpter des trucs ne serais-ce que lascifs et même pas le droit de se taponner soi-même en désespoir de cause. Défendu bref de se défouler de quelque façon que ce soit.

Ceci dit, on te prend un pauvre type jeune et tout plein de santé et on l’enferme dans un confessionnal qui le branche directement sur le canal pornographique de sa paroisse et le voilà qui passe en revue tous les péchés de la chair imaginables auxquels se livre joyeusement toute la communauté à une exception près : lui-même.



Ça n’est-ce pas, c’était vraiment d’une stupéfiante cruauté.


** Les peintures en direct ont lieu tous les jeudi soir au BoulNoir de 7h à 10-11h ou plus. C’est super facile. En sortant du métro Mont-Royal il y a un gros Jean-Coutu drette en face, ben c’est juste au dessus. On vous attend ! Moi c’est une de mes sorties favorites, j’en manque pas une.

dimanche, novembre 12, 2006

- Rhinocérocement parlant.



J’ai vu dernièrement quelque chose d’extraordinaire. On était au Quai peinard avec Armand Vaillancourt, Rodrigue un artiste de cirque qui donne pas sa place et d’autres copains.

On apprend qu’il y a une réunion du nouveau parti Rhinocéros au Rockett le bar d’en haut et François Gourd, personnage fameux qui est là dedans, descend dire à Armand de venir faire un tour. On prend l’invitation pour nous aussi et on se rend à la fameuse réunion. On y est accueilli joyeusement. Les gens sont motivés et à leur affaire. Super sympa. On arrive juste au moment où il est question de politique sérieuse et on écoute les proposition de nouveaux ministères qui sont proposés (super génial mais j’en dis rien vue que je sais pas si c’est secret d’état pour l’instant). François demande ensuite à Armand si il veut dire de quoi. Armand dit que certainement considérant que lui et Rodrigue ont 150 ans à eux deux, ils peuvent certes être fort utiles.

Alors là mes amis, les rhinos en ont eut pour leur invitation. Alors qu’Armand tentait de raconter quelques histoires du bon vieux temps, Rodrigue s’est levé, s’est avancé au milieu du groupe et s’est mit tout bonnement à chanter de l’opéra à gorge déployée. Armand sembla trouver que c’était une excellente idée. Il se leva et accompagna son compère par une petite danse joyeuse. Ils firent cent folies du même genre, grimpant sur les chaises, chantant des chansons, criant des slogans absurdes, Rodrigue est même allé jusqu’à pratiquement lancer son partiel au plafond ; puis pour terminer l’exposé, ils se prirent par le cou en faisant de drôle de bruit avec leurs bouches, un type de rap extra-terrestre, libérant force crachats qui revolaient gracieusement à au moins un mètre devant eux et Rodrigue qui a un drôle de sens du spectacle conclut le tout avec un solo de zipper de flye de culotte des plus dramatique. Ça a duré au moins 10 minute et c’était le délire total complet et ahurissant je vous dis pas. Méchant show débile mental.

L’assemblée était Éberluée c’est le moins qu’on puisse dire et au milieu du silence général quelqu'un a lancé comme si il arrivait pas à y croire : « Dire qu’ils ont 150 à eux deux ! ».* Il va sans dire que le fou rire fut général devant la somme de sagesse nécéssaire à une telle équipée. ... Mais vu sous un autre angle il y en avait peut-être bien réellement une somme considérable. La sagesse peut certes prendre plusieurs formes. Sans blague, j'aimerais être capable de prendre la vie avec autant de vivacité, aussi spontanément et joyeusement si jamais je me rendais à 76 ans.

Sur ce on s’est levé et on est partit en espérant avoir réussi à donner de l’inspiration à ce mouvement fort prometteur. Des fois n’est-ce pas, il arrive des choses et on se dit : « Je suis bien contente d’avoir vécu jusqu’ici pour voir ça. ».


* Armand a 76 ans donc Rodrigue hum ... 74 ! Héhé ;)

lundi, novembre 06, 2006

- Ça commence à faire.

Il commence à faire un temps à ne pas mettre un chien dehors, pourtant on nous met nous fumeur-es bel et bien dehors. Le message est clair : On vaut moins que des chiens. Le constat est cruel j’avoue mais ce n’est pas le pire. Le pire c’est que peut-être parce que le constat est trop cruel on a inventé pour nous donner l’impression d’être encore un peu humains, une méchante niaiserie : le toaster à fumeurs.

C’est une sorte de lampe rouge qui fonctionne exactement sur le même principe qu’une couveuse. On met ça au dessus du spot où se tiennent l’engeance la plus polluante et dépravée que la terre ai jamais portée et ça te chauffe la tête comme si on voulait faire éclore ta boîte crânienne ou bien les araignées s’y trouvent.

Non seulement c’est pas très efficace, non seulement c’est une gaspille d’énergie honteuse mais ça donne des sensations très bizarres comme par exemple, de geler du dessus de la tête quand on rentre à l’intérieur… beu…méchant trip.

Mais l’horreur véritable, la chose ignoble qui se produit, c’est qu’avec cette saleté de machin on atteint un tabou québécois ultime. Oui, on ose le faire :

ON CHAUFFE LE DEHORS !!!!!!!

Est bonne en calvaire. C’est les ancêtres qui doivent danser la saint-guy dans leurs tombes.

Ça commence à faire ! Ça pas de crif d’allure ! On est quand même pas débile à ce point ? On peut faire quelque chose. Le 13 novembre c’est le jour J.

Le 13 novembre prochain, la demande d’injonction de l’Union des Propriétaires de Bars du Québec (UTBQ) sera entendue à la Cour Supérieure du Québec. Cette demande vise à obtenir un moratoire pour les bars sur la nouvelle loi sur le tabac, le temps que la cause soit entendue sur le fonds.
Monchoix.ca appuie l’UTBQ dans cette démarche afin de faire respecter le droit des commerçants d’accueillir chez eux des adultes qui consomment un produit légal et hautement taxé.Vous êtes invités à participer massivement à une manifestation devant le Palais de Justice de Montréal.
Où ? 1, rue Notre-Dame Est (coin Saint-Laurent), Montréal
Quand ? Le lundi 13 novembre dès 9 :00 A.M.

Notre présence compte énormément alors je vous invite à venir lutter contre le puritanisme au Québec. Les propriétaires de bars doivent avoir le choix. Le dogme de la santé qui se met à promouvoir l’intégrisme est un danger plus extrême que la plus toxique des fumées de la plus nocive des cigarette.

Tant qu’à faire on devrait interdire de boire dans les bars vue que l’ivresse, c’est déplaisant pour ceux qui ne boivent pas…. et puis on devrait faire au casino le seul fumoir légal du Québec parce que le gouvernement y a perdu 200 millions et que ça c’est vraiment inacceptable…



tssst…c’est complètement barge…Un peu plus et on va finir par se mettre à chauffer le dehors.

mercredi, novembre 01, 2006

- Nos hommes

Il y a un sujet qui revient souvent à intervalle régulier, c’est la place des hommes dans la société québécoise. C’est une question théologique intéressante (la place des hommes dans la société est toujours un must pour la théologie féministe) mais, considérant le sort médiatique qu’on réserve au reste de la côte d’Adam ces dernières années au Québec, j’aimerais plutôt l’aborder ici du côté du vécu quotidien car côté vécu quotidien, moi je trouve personnellement que les hommes québécois sont le secret le mieux gardé du Québec.

Nos hommes sont en grande majorité intelligents, posés, créatifs, respectueux, drôles, curieux et enjoués mais le mieux, c’est qu’il n’y a à peu près aucun homme sur terre à part les nôtres qui considère la femme comme son égale naturelle.

Je ne veux pas dire que les hommes d’ailleurs sont d’indécrottables machos, pas du tout. Il y a pleins d’hommes de partout qui ont plein d’allure à ce propos, mais culturellement, des fois ça craint. Mettons en France, moi j’y suis jamais allé mais tous mes amis-es m’on dit que là bas, des hommes qu’on ne connaît ni d’Ève ni d’Adam ont le droit de venir te parler dans la rue, te draguer, faire leur fatiquant pas décollabe ponpon devant Hoyeah comme si c’était normal. Ils ont même le droit de te crier des cochonneries plus ou moins dégueulasses sans que personne trouve à y redire. Autre exemple éprouvant, dans un billet intitulé « L’horreur » Caro à Londres a vécu une expérience si désagréable qu’elle dit qu’elle sortira plus après le coucher du soleil sans son garde du corps favori.

Au Québec, on voit rarement de telles choses. Ce serait mal vu. Ici c’est clair que j’ai bien le droit de me promener dans la rue sans me faire achaler par la sexualité d’autrui. J’ai vraiment pas envie que quelqu’un me crie : « Hey toi hostifie que t’as l’air BONNE ! » ou encore qu’un maudit dégueu se mette à braire des onomatopées à tendances copulatoire pour souligner mon passage sur le trottoir… C’est le genre de comportement éprouvant dont on se passe volontiers. Comme femme, dans la vraie vie quotidienne québécoise de passage sur le trottoir, je suis une personne humaine avant tout et ça, je le dois au way-of-life des gars d’ici.

Bien entendu, il y a des cons partout et du travail reste à faire. Individuellement, on pourrait sortir des exemples masculins pathétiques cela va sans dire (j’en connais moi-même quelques uns pas piqués des vers qui font dur en ta.) mais d’un point de vue collectif, les hommes d’ici sont vraiment exceptionnels dans la quasi-totalité des sens du terme.

Pourtant c’est bizarre, quand on parle des québécois ce n’est jamais pour s’extasier. C’est toujours pour dire qu’ils sont totalement perdus et en train de péter des plombs, qu’ils sont drogués, alcooliques, dépressifs, mollassons, gamblers, mauvais à l’école, hyperactifs, ou trop ci ou pas assez ça, gnangnangnan etc.

Bullshit que tout ça ! Oui il y a des problèmes mais crif ya pas que ça. On dirait que c’est rendu que parler du beau côté des hommes québécois est aussi tabou que de parler du coco de l’accouchement cibole. Y a tu quelqu'un qui va finir par le dire là : nos hommes sont merveilleux et à nul autre semblable. Voilà.

C’est carrément un trésor national et si on avait juste un peu plus la bosse des affaires, je suis sûre qu’on pourrait aller jusqu’à en faire une attraction touristique mondiale de nos mecs. Mais peut-être que c’est pas une si bonne idée. Si il fallait que ça se sache on risquerait peut-être bien la traite des québécois : )

Si nos mecs sont légèrement confus par les temps qui courent, c’est peut-être juste parce qu’on leur dit pas assez souvent qu’ils sont la crème des hommes. Alors les gars je vais vous dire ben franchement, à mon humble avis, c’est vous autre qui incarnez le meilleur de ce qu’il y a à embrasser sur la surface de cette terre … Oui monsieur.

Le best du best, c’est vous autre. X


samedi, octobre 21, 2006

De l'utilité d'un blog

C'est très utile un blog. Par exemple je dois montrer à un de mes professeur, une collection de toile pour le forum de théologie et solidarité. Ce serait compliqué de déballer tout ça dans son bureau et si je lui envoyais ça risquerait de boguer sa boîte de couriel. C'est en ceci que le blog s'avère très utile, surtout qu'en plus, toute l'équipe pourra voir les toiles aussi.

Alors voici la collection en question. La commande était la suivante, arriver à représenter les grandes religions et le féminisme en même temps. Ce sont des tapisseries de satin peintes avec de l'acrylique. (environ 3x5 pieds - l'acrylique est rigide et le satin est souple, c'est pourquoi on ne voit pas les plis du tissus dans la peinture... Maligno.)

Les traditions chrétiennes



Les traditions autochtones



Les traditions vaudous



Les traditions juives



Les traditions indoues



Les traditions sorcières



et finalement l'ensemble des femmes et des traditions du monde.



Pour des raisons diverses, il manque quelques religions mais bon.

Il y a aussi ces trois tapisseries (sur tissus à tapisseries) qui pourraient être utiles au projet.

Salomé



Dans la bible, Salomé danse pour le roi Hérode. Celui-ci bien content lui dit de damander ce qu'elle veut. Sa mère lui dit de demander la tête de Jean le Baptiste et on la lui remet dans un plat d'argent. Dans la toile, Salomé représente le genre humain qui à la demande de l'industrie exige la tête de la planète.

L'arbre de vie



Adam et Ève se font jeter dehors du jardin d'Éden pour qu'ils ne puissent pas manger du fruit de l'arbre de la vie. La toile suggère que malgré ce célèbre avertissement, une nouvelle chute du genre humain pourrait être à prévoir d'ici peu grâce à ce bon vieux clônage qui, en quelque sorte, consiste à goûter au fruit défendu de cet arbre là. - le clônage me semble que c'est du genre catastrophe garantie ne trouvez-vous pas ? -

Marie et les enfants du monde



C'est drôle comment il n'y a rien de limite dans cette tapisserie ... Ça m'inquiète un peu ... je devais sûrement filer bizarre ce jour là ; )


Alors voilà, j'espère que ça conviendra.

lundi, octobre 09, 2006

- Suite et fin de l'exorcisme.

J'avais parlé dans un billet précédent de l'infestation de puces que m'avais apporté la maternité de ma chatte Nuage. J'avais alors fait de pieux souhaits à l'endroit de l'extermination de ces hôtes abominables mais je vous avoue que les efforts durent être décuplés pour enfin aboutir à un génocide performant.

Une fois les chatons donnés et les chattes traîtées avec tant de produits chimiques qu'elles en sont presque devenues fluorecentes dans le noir, je me suis rendue compte que faute de mieux, ma personne ne pouvait que devenir le buffet principal de leur appétit dévorant.

Dernièrement Jean Leloup, heu.. Leclerc a passé à tout le monde en parle. Il a dit ceci à peu de chose près : " Le bonheur c'est d'avoir de la nourriture, un logement et pas de puces dans ton lit." Hahaha ! Je confirme absolument que le bonheur est immédiatement jeté hors de votre vie dès que la condition 3 n'est pas remplie.

C'est tout à la fois horrible et ignoble. Vous devenez, vous qui êtes l'animal le plus effrayant de la création, soudainement plus démuni qu'une soupe face à une cuillère. Il n'y a rien à faire. Les démons vous trouveront. Vous passez l'aspirateur, vous aspergez votre environnement de produits plus dangereux les uns que les autres en résistant farouchement à l'envie de vous en asperger vous-même directement mais Haaarg ! Le soir alors que morphé vous tend les bras le poinçon hardi de dizaines de puces microscopiques vous transpercera des pieds à la tête. Faisant fuir le sommeil, vous poursuivant jusqu'au fond de vos jeans, en montant des embuscades dans votre petite laine d'automne. Vous n'avez aucun répit malgré tous vos efforts de nettoyage. Ceux qui viennent du bois et qui connaissent les petites mouches noires québécoises savent de quoi je parle. J'ai dû y perdre un litre de sang complet à coup d'un milimicrolitre la shotte.

Je n'en pouvais plus et même si j'aime tout être vivant sur cette terre, et même les puces et les poux et les mouches oui ! et même si je suis végétarienne depuis 10 ans par amour des autres espèces et même tout ce qu'on voudra ; il y a des situations qui vous pousse à devenir ce que vous n'êtes pas, quoi que vous en pensiez.

Devant tant de douleurs je m'en fut quérir la machine à vapeur de mon frère qui brûle tout au troisième degré. Les puces, les larves de puces, les oeufs de puces ainsi que vos meubles, planchers et tissus (pffft aucune importance BRÛLE ! BRÛLE ! BRÛLE!), ma mère m'emmena faire mon lavage à l'eau bouillante, ma voisine me refila sa bombone de poison anti-puce et mon autre voisine jusqu'à sa bombe de Raid pour insectes rampants. Finalement, après deux semaine de siège intense, je vois la lumière au bout du tunnel.

Au niveau de la victoire finale et décisive je dois rendre grâce à la performance extraordinaire des bas blancs. Oui mesdames et messieurs ce sont les bas blancs qui sont l'un des alliés les plus fidèles dans cette guerre sans merci.

Vous vous asseyez au bord de l'endroit où vous soupçonnez un repère terroriste et comme vos ancêtres amérindiens, vous attendez patiemment tous les sens en alerte avec votre regard de chasseur. Ne pouvant résister à la faim l'ennemi se précipitera hors de son repère pour vous attaquer sauvagement et vous l'écraserez OUI sans pitié aucune vous broierez son corps immonde jusqu'à ce que vos bas blancs soient tout mouchetés d'assaillants vaincus.

Chaque jours vous aspirerez, brûlerez et empoisonnerez votre environnement pour ensuite passer à la tuerie manuelle, deux fois par jour, une heure chaque fois. Mouahahaha ! Vous deviendrez l'Écrapoutisseur, l'effroyable tueur aux bas blancs et comme un archange, vous sèmmerez la terreur chez la gent démoniaque. " TU SAIS CE QU'IL TE DIS LE BON BUFFET SALE VERMINE! "SPROUTCH" VOILÀ CE QU'IL TE DIT LE BON BUFFET !!!!" En plus, ça défoule je vous dis pas : )

Cependant d'un autre côté, ça me fait de la peine. Oui, vraiment... Sans joke, je trouve dommage de devoir poser un acte aussi violent. Il sagit d'un génocide tout de même... C'est fou comment la souffrance peut vous faire vivre la haine et combien la haine vous pousse à exterminer la cause de la souffrance et ce, même si cela froisse vos valeurs les plus fondamentales.

Enfin, peut-être que j'hallucine mais les puces qui, voyez-vous, se précipitaient naïvement sur mes bas au début de l'exercice sont devenues beaucoup plus méfiantes après une semaine de ce régime. j'avais la nette impression qu'elles savaient parfaitement à quoi s'en tenir et sautaient hors de porté à la moindre approche d'un doigt. Tout de même intéressant de soupçonner que les puces puissent avoir une certaine conscience de l'écrapoutissement.

N'empêche, c'est moi qui demeure l'animal le plus effrayant des deux et je vous annonce en grande pompe que c'est moi qui gagne la guerre aux petits démons familiers qui sont à l'heure où je vous parle pratiquement exterminés. ( Je dis "pratiquement" car malgré un silence de mort depuis deux jours, je reste d'une vigilance paranoïaque)

Malgré l'horreur de l'expérience, je ne regrette nullement cet atroce épisode puisqu'il m'a offert quelque chose d'essentiel. J'y ai puisé une joyeuse inspiration, la chose la plus désirable au monde pour un artiste et ce, quel qu'en soit le prix.

Voici ma Femme à la puce, inspirée des peintures que je vous ai présentées dans le billets dont j'ai déjà parlé plus haut.



Je souhaitais bien entendu me distinguer de mes très illustres prédécesseurs. Il serait impossible de peindre mieux, donc il fallait chercher ailleurs. Je suis une fille assez pratique et comme je fus inspirée d'un fait vécu je mis la réalité à contribution. Le chat au second plan de l'image observe quelque chose sur le mur. Vous ne devinez pas de quoi il s'agit ....? Oui, une vraie de vraie belle grosse puce, sauvagement tuée par mes soins et amoureusement collée sur la toile. Héhé.

Au delà de l'aspect quelque peu extrême d'un tel geste, il me semble qu'il s'y trouve aussi un certain esprit sportif. Je vois ça comme un hommage à la mémoire de toutes ces puce courageuses et anonymes qui sont bravement tombées au combat, ces intrépides qui ont réussi à me rendre folle, à gâcher ma vie et même à me faire haïr la création. Je vois dans cette puce collée un reconnaissance poignante à la majesté épouvantable de cette armée infime et sanguinaire qui fait vivre des cirques, dire des mots gentils et se dénuder des femmes.

lundi, septembre 25, 2006

- Midi moins cinq

AVERTISSEMENTS : J’ai failli effacer ce billet car me dis que je ne devrais peut-être pas publier des œuvres aussi sanglantes sur ce blog… C’est drôle parce que je suis une fille très douce en vraie mais dans l’art, je suis plutôt le contraire. Pas toujours là, mais ça arrive. Le pire c’est que je ne m’en rend pas vraiment compte. C’est après que je me dis… : « Crimme, c’est pas mal extrême ton affaire … Le monde vont te prendre pour une déchaînée du chaos complètement barge qui est capable de Dieue sait quoi. » Mais bon, je me dis qu’en vous avertissant d’avance que ce qui va suivre est une recherche de la symbolique la plus douloureuse possible, que je voulais poser dans un contraste éthique extrême du type qui fait mal et que à part de ça je suis très gentille, je me dis que ça devrait aller : )

J'ai réussi à remettre la main sur une toile que j'avais fait pour un cours de société et religion voici une couple d'années. J'avais été visiter les labos de l'UdM, là où on fait des tests sur les animaux. (En passant, c'était des labos vraiment biens et même si les tests sur les animaux sont de l'ordre de l'horreur pure et simple, il faut dire que l'UdM est soumise à des règles extrêmement strictes sur le confort de ses petits condamnés à mort.)

Comme tous les animaux qui entrent dans le laboratoire n'en sortirons pas vivants, j'avais en premier lieu tenté de faire adopter une souris des labos par l'association étudiante afin de manifester que la théologie s'intéresse à sauver ce qui est perdu. On m'avais dit que c'était un bien beau symbole mais que c'était légèrement trop crak-pot pour l'association. Hahaha ! J'en ai quand même sorti une couple de pas pire au fil de mon BAC.

Malgré tout, cette visite m'avait inspiré une peinture : Midi moins cinq



Midi moins cinq c'est parce que midi c'est d'une certaine façon l'heure juste et que dans cette toile, on y est pas encore à l'heure juste. Difficile même d'avoir l'heure juste.

C'est qu'on oublie souvent que derrière le bonheur et la joie de la guérison, de l'amélioration des conditions de vie des humains, il y a des tonnes et des tonnes et des tonnes de morts décapités, démembrés, torturés, utilisés et jetés comme de bons vieux kleenex. Je trouvais que de mettre en opposition ces deux situations inséparables (cet instant de bonheur indicible, cette ultime victoire humaine sur le "mal" où un enfant retrouve l'usage de ses jambes et cette terrible tuerie où la masse de cadavres usagés et jetés remplirait un aéroport) soulevait la question éthique d'une manière extrêmement émotive.



Le fait est là, aussi ennuyeux soit-il : aux nouvelles jambes de cet enfant qui grâce à la médecine est rendu à une vie pleine d'espoir sont reliés des milliers de morts et des rivières de sang.



Où est le bien ? Où est le mal ? Y a t'il des innocents et des coupables ? Est-il seulement possible ici de rendre un jugement impartial ? L'impartialité a t'elle lieu de citer dans cette situation ? Est-elle seulement accessible ?

Ici l'intensité du merveilleux se lie à l'abjection totale, elle se juxtapose à lui, lui est nécéssaire, en est inséparable ... ainsi en est-il.

Comment peut-on trancher lorsque deux extrêmes de la sorte se retrouvent aussi indissociablement liés ? Est-il seulement éthique d'oser l'illustrer aussi crûement ? N'est-ce pas là une de ces choses que l'on se doit de ne point souligner ?

J'aime bien cette toile car elle pose dans un espace de questionnement où ne se trouve aucune réponse objective à laquelle s'accrocher. On se retrouve devant sa propre éthique, devant sa propre construction du bien et du mal et devant celle de son contexte.

Personnellement je n'ai aucune réponse. Je n'ai que davantage de questions.
Je ne saurais pas dire où est réellement le bien et où est en vérité le mal. Si l'un rachète l'autre ou si l'autre corromp le suivant. Je me retrouve juste devant de grandes questions où s'entremêlent d'immenses sensibilités qui prennent aux trippes.

Ça sérieusement, c'est vraiment le type d'émotions intellectuelles que j'aime... si bien entendu, l'émotion intellectuelle existe : )

mardi, septembre 12, 2006

Analyse praxéologique de l'intervention des muses.



Aujourd’hui, j’ai envie de parler de praxéologie.

Hein ? De que cé ?

La praxéologie c’est la théologie qui s’interroge sur son rapport à la pratique. Sur le fait d’appliquer concrètement la théologie quoi. Dans les cours de praxéo, on prend une pratique qu’on pratique réellement (le plus souvent une pratique de pastorale) et on l’analyse consciencieusement. Pour se faire, on a plusieurs questionnaires à remplir. Ce sont des questions pointues qui analysent tous les aspects pratiques de la pratique.

Moi ma pratique, c’est l’art et c’est donc ma pratique artistique que j’ai dû praxéologiquement analyser. Ce qui est fascinant de cette conjoncture c’est que l’art ne répond pas du tout à une pratique bien définie et bien organisée. En fait on se retrouve en plein chaos organisationnel. Il me fallu donc patiner en crimme. Je relisais tout ça (parce que je fais ma maîtrise en praxéologie justement) et je suis tombée sur le questionnaire qui s’intéresse aux planification des activités. Voici ce que ça donne :

Question : Comment se planifient les activités dans le milieu de votre pratique ?

Rep : « Et bien, la pratique artistique ne planifie pas grand chose à part parfois des expositions. L’activité principale consiste bien sûr à peindre et cela advient naturellement. Nous dirons donc pour cette question que la planification est du domaine du « quand ça me tente ».
Bon … si je me force un peu pour dire de quoi qui a plus d’allure je pourrais aller jusqu’à développer le fait que vivre un événement quelconque peut inspirer une toile… mais c’est assez difficile de planifier le fait de « vivre un événement quelconque », et puis, heu … est-ce vraiment une activité ? »

Une autre question qui m’a bien fait rire est celle qui s’intéresse aux ressources de la pratique.

Question : Déterminez les ressources principales (matérielles, personnels, locaux et autres) nécessaire à la pratique et la manière de se les procurer.

Réponse : Il y a le matériel d’artiste dont je ne fait pas la liste puisque tout matériel est bon à prendre. Prenons la liste du stock chez Omer Desserre et voilà. Au niveau de l'espace, il y a le fameux atelier qui coûte une beurrée et où on peut faire tous les splash de peinture qu'on veut, espoir de tout artiste. Pour se procurer toutes ces merveilles, c’est simple, il faut de l’argent. Le problème c’est quand justement on a pas d’argent. Dans ce cas là, la ressource principale et essentielle c’est les poubelles de Montréal (l'atelier, on en parle même pas, on évite tout simplement de faire des splash dans sa cuisine). Pour se procurer ce matériel, il faut passer tranquillement sur les trottoirs le jour des poubelles et on ramasse ce qui peut faire l’affaire. Vieux tableaux, cadres, planches, vieille peinture à mur, broche … bref n’importe quoi qui s’applique sur de quoi ou sur quoi on peut appliquer de quoi ou qui se patente d’une quelconque façon. Voilà pour l’aspect purement matériel de la pratique.

À un autre niveau, la première et la plus essentielle ressource pour la pratique artistique est l’inspiration. L’inspiration est aux artistes ce que le dollar est à l’économie, ce que la subvention est aux organismes communautaires, ce que raisin est au vin : pas d’inspiration, pas de création. C’est LA ressource par excellence.

Alors qui distribue ce type de ressource ? Où trouve t’on les formulaires de « demande d’inspiration » ? Il faut bien voir que l’artiste est ici laissé à sa muse, mais comme le questionnaire exige des détails je vais tenter d’être plus précise parceque bien sûr, je tient à avoir de bonnes notes. Donc, sérieusement, où peut-on se procurer la ressource essentielle ?

Alors dans chaque évènements que nous vivons, se trouvent d’intangibles boulettes d’émotions sensibles dont l’existence resterait à prouver scientifiquement mais qui sont aisément reconnaissable à l’émoi qu’elles induisent. Chacun, chacune en ramasse de temps en temps mais les natures artistiques sont singulièrement douées pour débusquer ces petites baies frivoles et les moissonner lorsqu’elles passent. La récolte de boulette ainsi amassée est ensuite mystérieusement mise en fût dans les entrailles de l’artiste où elle macère tranquillement à plus ou moins long terme. Lorsqu’une muse passe par là, et voit que la liqueur est à point, elle se verse un petit verre en vous faisant la bise et ça y est, l’inspiration arrive et on peut se livrer à son art.



Pour s’assurer de la permanence des ressources les artistes, ont donc comme mission principale de veiller à la qualité des récoltes afin que les nobles passantes se désaltèrent à leur convenance. Chacun, chacune comme tout bon agriculteur a sa recette personnelle pour récolter et apprêter ses boulettes. Pour moi, les meilleurs lieux de récolte de boulettes c’est de me lever le plus tard possible, avoir de bonnes conversations avec des gens très bizarres, faire du pouce le long des autoroutes, fouiller dans les poubelles, lancer des sortilèges bidon, voir des rats, avoir des preuves qu’il y a encore de la magie dans le monde et faire des choses qui n’ont aucun sens mais qui sont parfaitement logiques. Tout cela fait que les boulettes d’émotions sensibles sont au rendez-vous et voilà comment je dirais que se gère la ressource principale en vie d’artiste.

D’accord, cela semble universitairement ridicule mais dans la pratique artistique, c’est bien ainsi que les choses se passent qu’est-ce que j’y peux moi … À preuve tout le monde connaît les grands crus artistiques que produisent les boulettes qu’on retrouve dans « Voyage au bout du monde » , ou encore dans « Rencontre d’une femme si belle… » et aussi dans « Quel pied que de se couper l’oreille » sans oublier le célèbre « Mon chum (ou ma blonde) m’a lâché ». "

J'ai eut de fort bonnes notes en praxéologie. Comme on voit, la théologie, n’est-ce pas, nous réserve des professeurs absolument formidables : )

samedi, septembre 02, 2006

Ode aux petits démons familiers.

Vous vous souvenez peut-être que ma maison est remplie de chatons depuis le premier juillet. Cet événement m’avais offert une panoplie de transes mystiques très intéressantes qu’on peut lire ici.

Les charmants poupons sont maintenant à l’heure de prendre leur envol et de s’approprier un gentil primate qui sera leur esclave pour les années à venir… snif.



J’essuie une petite larme avant de les laisser partir car ces adorables chatons (ma première expérience du genre) m’ont donné beaucoup de bonheur.

Ils ont cette innocence quasi-divine, …



… et aussi ce regard de vieux prophète qui connaît tous les secrets de l'univers,…



… sans oublier cette curiosité pure de l’enfance, …



… et ce merveilleux sommeil d’ange du paradis.



Nous avons même croqué quelques uns de ces moments magiques. Ici on peut voir les modèles endormies sur l’œuvre (à l'envers) pour laquelle elles ont posées.



Mais voilà, comme chacun sait, le diable n’est jamais bien loin du divin aussi puissant soit-il et voilà que du creux de ces adorables merveilles ont jailli sans crier gare une armée de démons sanguinaires.



HAAAARGGG !!!!

Oui chers lecteurs (bien avares de commentaires en passant) il y a un côté sombre à tout. L’exaltante rentrée scolaire implique des frais d’inscription indécents, la mer gaspésienne si reposante contient des méduses sur la présence desquelles mieux vaut s’alarmer et les mignons petits chatons deviendront, comme chacun sait, des adultes dépravés.



Mais les satanée puces, voilà une invention hautement diabolique de notre bon ami Bezébuth. C'est que ça pique ces bestioles !



Armées de leur mini trident infernal, toutes gonflées d’hémoglobine rougeoyante, elles s’incrustent comme des mauvais esprits dans les recoins les plus inaccessibles de la maison et les en déloger n’est pas une mince affaire.



Mais je ne souhaite pas pour la rentrée vous faire le topo complet de mes déboires avec ces épouvantables démons familiers. De toute manière, je suis en train d’exorciser mes mini-anges avec une marge de succès satisfaisante. Comme je disais, il y a un côté sombre à tout mais comme un cercle tantrique qui n’en fini jamais de tourner, il y a aussi un côté lumineux au côté sombre du côté lumineux… vous me suivez ? C’est à dire que par souci de justice, il me faut dire que les puces ont aussi des aspects qu’on se doit de glorifier.

Par exemple, leur ténacité est exemplaire, leur forme parfaite est un miracle d’ingénierie et d’efficacité et surtout, elles ont inspiré l’humanité sous de nombreux aspects.

Première chose, le cirque de puce.



Après des siècles, la question est toujours ouverte. Fumisterie ou réalité ? Qui sait... C'est presque du niveau de la question l'existence de Dieue. Moi par exemple j'ai la foi. Il y a vraiment des puces de cirque... j'espère ; )



Deuxième chose, le mot gentil.



Aussi agréable à dire qu'à entendre mais il faut être réaliste ... c'est pas très beau à voir. Héhé.

Troisième chose, l'art.

En faisant quelques recherches j'ai découvert que les petits démons familiers avaient inspiré de très nombreux peintres et sculpteurs. Le thème par excellence est celui de la femme à la puce. Vous savez comment c'est, on se gratte et hop, la chemise s'affaise laissant admirer pour quelques instants des trésors qui autrement resteraient enfouis.

En premier lieu cette toile de la renaissance, chef d'oeuvre par excellence, la femme à la puce de Georges delaTour, au musée Lorrain (Nancy)



Il y a des dizaines de servantes à la puce au XVIIe siècle. Tout le monde en peint, les Italiens comme les Hollandais, les Espagnols ou les Anglais. Mais jamais avec le même silence, avec cette sorte de vide intense que Georges de La Tour fait percevoir.

La Puce, peinte vers 1720-1730 par Giuseppe Maria CRESPI, peintre italien.



Cette toile est probablement en rapport avec une série de tableaux perdus de Crespi racontant la vie d’une cantatrice d’origine modeste, depuis sa rapide ascension sociale jusqu’à sa fin dans la dévotion.

Et pour finir, un bronze du sculpteur Jean Antoine INJALBERT, La femme à la puce,



Ce bronze fait partie d'une série : les statuettes de salon d'inspiration érotique, que l'on peut dater généralement de 1900 à 1914 et parmi lesquelles on trouve "le Baiser ", "la Sibylle de Panzoust ", "la Femme Nue Debout " ou " La Femme assise mettant son bas ".

La puce, n'est-ce pas, est une fidèle alliée du public reluqueur lol ! Après ça, on peut bien le dire, même sous le pire des petit démon, se cache toujours un ange qui aspire à être découvert.

Bonne rentrée tout le monde : )