dimanche, février 12, 2006

- Technologie et argumentaire théologique.

J’avais écris un nouveau blogue sur les arts mais on m’a suggéré d’attendre un peu avant de le publier car il est… comment dire… pas mal limite ; ) bref ce sera mieux quand il y aura un peu plus de blogues, question de mieux me perdre dans la masse. On pourra comparer et voir qu’il y a aussi des étudiants-es qui sont par comparaison, tout à fait sains-es d’esprits. Par exemple il y a Caroline de notre blogue fondateur "Caro à Londres" !

Vous avez lu ça, Caro débarque en plein dans le quartier de l’Opus Dei londonien !!!! Super : ) J'ai trop hâte de lire ça ! C'est pour bientôt dailleur. Elle est maintenant à Londre. Alors Caro le grand débarquement, c'est comment ? ; )

Dans cette page,je crois que je vais parler de technologies...





J’imagine que ceux et celles qui me connaissent croient juste pas à ça que c’est moi (avec Martin) qui ai fait le site Internet. À mon avis, je leur dois quelques explications.


C’est que quand je suis entré à la fac je n’avais jamais touché à un ordinateur et il n’était pas question de me dévergonder. Je tenais sérieusement à ma virginité. Je voulais rien savoir des technologies ordiniennes dans la mesure de l'humainement possible si bien que j’ai fais tout mon BAC à la main et ai remis tous mes travaux tel quel, manuellement manuscrits. Je dois bien être la dernière au Québec.


On comprend que j’avais d’excellents arguments. Le premier c’était que les ordinateurs sont une machine du diable, le second c’était qu’il s’avérait sympathique de continuer la longue tradition des moines copistes, le troisième c’est que j’ai une belle écriture parfaitement lisible.

Cela peut sembler incroyable mais tous les professeurs-es se sont montrés-es compréhensifs et compréhensives pour ce dilemme et me permirent de me livrer à cette méthode des plus démodée. Je profite de l’occasion pour les remercier et dire mon admiration pour le sens de l'humour qui souffle dans la faculté.

Cependant, lorsque je postulai pour entrer à la maîtrise, on me mit au pied du mur. Il fallait absolument me mettre à la technologie si je voulais faire une maîtrise et je voulais vraiment faire un maîtrise. Il était l’heure de vendre mon âme au diable.



Je me mis à chanter du hip hop qui allait comme suit : « Le diab’, le diab’, le diab’ est dans place ! Le diab’, le diab’, le diab’ est dans place ! Le diab’… etc… » après une semaine de cette chanson, les chats étaient au bord de la crise de nerf mais je me sentait fin prête à affronter le monstre qui passa le seuil de ma porte un bon mardi.

La suite est prévisible. Après quelques joutes hargneuses sur fond de fonctionnement de l’engin, je devins comme bien d’autres, complètement techno-droguée. Et oui… le diable et moi, on s’est entendu comme larrons en foire.

Niveau analyse de la situation, cela pose de fascinantes questions existentielles.


La plus importante étant d’après moi, la question de la fidélité au idéaux.

Comment rester fidèle à un idéal lorsque cela s’avère relativement impossible ?



Bien sûr plusieurs solutions s’offrent à ce problème des plus récurrent. Pour ma part, j’ai résolu le tout de cette façon :

Premièrement, tant qu’à vendre mon âme au diable, je l’ai vendu totalement. Je ne commence pas à mettre des closes dérogatoires et jouer à l’offensée. Pas de niaisage. Non, je deviens la nature même du techno-pompe débridé. Comme ça, je me sens sérieusement intègre dans la transaction.

Deuxièmement, je ne recule pas d’une miette sur la théorie interprétative de base. Je n’ai pas une meilleure opinion qu’avant des technologies. Au contraire, j’ai maintenant la preuve vécue que la technologie est telle que je la soupçonnait : ça ne donne pas grand chose de plus mais comme toute bonne drogue dure, ça vous provoque une dépendance jouissive et monstrueuse.

En voyant les choses de cette façon, je reste fidèle à l’idéal d’une part car j’y crois plus que jamais et d’autre part, je reste intègre en assumant ouvertement de lui être complètement infidèle en pratique…

Comme on voit, ce bon vieux diable est toujours d’arrangement.


Et puis, je me dis qu’il y a de fameux exemples de semblables conciliations. Les traités entre idéaux et arrangements, n’est-ce pas l’essentiel du phénomène religieux ? ; ) Héhé.

3 commentaires:

Caroline a dit...

Annie-Clo! Tu es un brain! Lisez-moi ça: "Au contraire, j’ai maintenant la preuve vécue que la technologie est telle que je la soupçonnait : ça ne donne pas grand chose de plus mais comme toute bonne drogue dure, ça vous provoque une dépendance jouissive et monstrueuse."

Puis ta description du hip-hop pendant une semaine avec les chats qui deviennent fous! J'ai tellement ri! Merci.

Pour l'Opus Dei, finalement, j'ai déçu vos attentes, mais c'est qu'il fallait que je m'adapte. Je vais y aller, une bonne foi. Quand je parlerai mieux anglais. Car là, je fais un PEU pitié.

Annie-Claudine a dit...

MAIS NON ! Tu as rien déçu du tout, tu nous fait patienter c'est tout lol ! x x x

Anonyme a dit...

Chère Annie-Claudine, j'ai pris un grand plaisir à vous lire. Vous êtes une vierge farouche mais vous ne jouez pas les vierges offensées. C'est rare. Ensuite, vous posez LA question pertinente: celle relative à la préservation de vos idéaux (c'est encore plus rare). Caroline a entièrement raison: tu es un brain! Et pas n'importe lequel! Bravo! tu t'assumes... gb