lundi, décembre 04, 2006

- Une histoire de crotte.

Ce soir dans la ruelle enneigée de mon vieux Quai, j’ai fumé ma première cigarette en manteau d’hiver. Vous me voyez venir et vous attendez à une diatribe enflammée mais je vais vous surprendre car je n’écrirai rien de ce que ce moment de triomphe du fasciste puritain m’inspire comme tel. Ce que je voudrais vous raconter à plutôt à voir avec la réflexion que j’eus alors sur la ruelle elle-même.

En voyant ma ruelle toute nimbée de blanc, je me suis plût à me rappeler les moments de joyeux délire dont elle fut témoin avant que l’hiver décolle. Il y en a moult et moult encore et encore d’autres et parmi eux je me suis demandé lequel de ces moments a été mon préféré. Après y avoir songé je dirais que c’est celui-ci :

Devant là où l’on fume, il y a un bloc appartement. À l’une des fenêtres, il y a un gentil monsieur qui met du pain sur le rebord si bien que tout l’été, il y a plein de moineaux qui squattent pratiquement dans son salon. C’est chou comme tout.



Ce qui est mois chou par contre c’est que juste au dessus du spot où on fume, le fil électrique est toujours rempli d’oiseaux ; résultat : on se fait chier dessus à longueur de soirée et même que j’irais jusqu’à gager un brun que les futés volatiles nous visent carrément.

Bref, c’était une soirée du début de l’automne, on était une petite gang tranquilos et comme à mon habitude j’avais emmené ma pinte de bière prendre l’air. Soudain, de l’extrême coin de l’œil, je vois que quelque chose qui ressemble à une merde vient de me tomber dessus. Je me regarde, je ne vois rien et là j’allume. Non, c’est pas possible ! Je lève ma pinte devant mon visage incrédule et Bingo, en plein dans le mille. Une chiasse dégoûtante se dissolvait peinarde dans ma PLUS QUE MOITIÉ de pinte, LA SEULE que je pouvais me payer.

Je vous jure, j’ai failli faire une syncope. Je suis venue livide de rage rien de moins. J’avais plus rien à boire, rien, que dalle, niet. En plus tout le monde se foutait de ma gueule pliés en quatre de rire. Crampés raides toute la maudite gang. Je voyais la fiente couler dans ma pinte et je n’avais qu’une envie c’était de garocher le verre après le mur mais je n’osai pas puisque ce n’est pas gentil alors j’ai garoché juste le contenu. J’étais bleue, verte rouge, ce qui ne faisait que rendre visiblement le tout plus drôle encore. Maudit que j’étais en crif. J’ai même été bouder accotée sur la poubelle pour tenter de me calmer, j’aurais tué quelqu'un. En plus y’avait personne à tuer dans cette histoire et j’allais quand même pas me mettre à haïr les oiseaux. Une rage sans objet, une colère nue et dévorante. Presque mystique comme truc.

Là Richard Desjardins reprend son sérieux, il me donne une tape sur l’épaule et me dit avec un beau grand sourire : « Laisse-moi soulager ta douleur »

Je vais vous dire ben franchement que niveau bière, autant j’ai pu être enragée pour la première, autant j'ai pu être contente de la deuxième : )

5 commentaires:

Anonyme a dit...

De quessé? Tu t'es fait payer une bière par Richard Desjardins? Wouah!

Annie-Claudine a dit...

Oui, c'était gentil mais ce que j'ai préféré c'était le moment de poésie. Ma douleur fut totalement soulagée LOL ! ; )

Christophe Berget a dit...

bien drôle ton histoire, j'en rigole pas mal, j'aurais voulu voir cela en "Live" !! :)

Anonyme a dit...

Chanceuse va, tu t'es fait payer une pinte par Richard Desjardins! Sans l'histoire de crotte, je t'aurais pas cru. Ça me donne le goût d'aller au Quai pas de brume.

Annie-Claudine a dit...

Christophe - Toujours un plaisir de vous faire rigoler avec mes histoire cher ami, en live tu aurais rigolé deux fois plus.

Marcello - Comment ça sans l'histoire de crotte tu m'aurais pas cru ... la crotte est une garantie de sincérité ou quoi ???? LOL !!!!! Oui ! Viens t'en au Quai on va bien se marrer : )