vendredi, juin 30, 2006

- Un mot encore

Il y a quelques petites choses de fascinant dans la nouvelle loi fasciste pro-vie anti-fumée qu'il vaut je crois la peine de souligner.

Il y a "interdiction de fumer dans les taxis et dans les autres véhicules transportant deux personnes ou plus ou obligatoirement utilisés dans le cadre d’un travail"

C'est vraiment intéressant car soudain, le gouvernement se donne le droit de faire la loi dans nos chars. Si il y a plus qu'une personne dans l'auto, il est illégal de fumer... même si l'autre personne est fumeuse. Elle reçoit de la fumée secondaire donc : il faut intervenir ... et ce même si on est en plein bouchon à moitié asphixié par le gaz carbonique mais ça... Haaa ! C'est vraiment fascinant. On a sacré la religion dehors parce qu'elle s'était rentrée jusque dans les chambres à coucher, c'est à dire où ce qu'elle avait pas d'affaire, et soudain il devient acceptable que le gouvernement fasse exactement pareil.

Je crois qu'en quelque part, si on fait preuve de sens logique, on ne peut pas être à la fois pour cette loi (dans sa version intégriste actuelle) et trouver en même temps que l'insurgence de l'église dans la vie sexuelle des gens n'avait pas de maudite allure.

Il faut bien voir qu'on regarde et qu'on traite les gens qui fument comme avant on regardait ceux qui étaient suspects-es sexuellement. De la dépravation ambulante.

Un autre aspect tout aussi excitant, c'est les fumeur-es de cigare ont le droit de fumer le cigare dans leur clubs privée et dans leurs fumoirs (qui se trouvent encore dans des édifices publics et même gouvernementaux... et oui ! ) On devine à cette sublime exception qui c'est qui fait la loi.

Mais, c'est quand même logique. Me semble de voir un gros big shot aller fumer son cigare dans le parking dehors à moins 30... Avouez que ça n'a vraiment pas de classe... c'est une grave discourtoisie et presque un blasphème de faire ça à nos bons gros bigs shots.

C'est clair que la situation mérite qu'on fasse une petite exception à la loi... question que tout le monde se sente bien à l'aise.

HAHAHA ! Ils font même pas semblant de se cacher. Ils nous passe ça dret en pleine face... mais après tout, pourquoi faire autrement puisque personne ne s'indigne que seuls les puissants gardent le privilège de boucaner au chaud. On voit que les commandites c'est pas l'exception, c'est la règle.

Oui, vraiment," Vive le Québec... PUUUUUUUR !"


dimanche, juin 25, 2006

La St-Jean 2006

Cette année pour la St-Jean, nous avions deux possibilités. Aller à Baie St-Paul ou faire une peinture en direct au Quai pas de brume. Notre lift pour s’envoler dans la nature s’étant désisté, on s’est ornées de drapeaux et nous sommes rabattues sur le Quai.



Les copains sont venus et même mon frèro était là ! La St-Jean en famille, ya rien de mieux.



On voulait faire quelque chose de positif comme peinture à thème Québec et bien me croiriez-vous si je vous dit qu’on a eut vraiment de la misère à trouver quelque chose de positif à illustrer. Toutes nos idées étaient assez dark. C’est certain qu’avec Harper qui vient se pavaner à notre Saint-Jean comme une biscotte sèche dans un siau de bleuet et la nouvelle loi anti-tabac-pro-vie fasciste qui en promet des belles pour le futur et puis Jonquière qui est virée concervateur, ce qui fait que notre ville natale n’est plus une fière et irréductible gauloise mais la pire des vendues ( snif ) … etc…il y avait de quoi chialer. Malgré tout, on a réussi à trouver quelques idées fameuses et on a peint en pas pour rire.



Cynthia a illustré la femme québécoise. Si il y a quelque chose de positif au Québec, c’est bien qu’on a le droit comme femme d’être exactement ce que ça nous tente. C’est pas partout que c’est comme ça.



Elle s’est aussi plu à illustrer le fantasme que nous inspire les commandites. Ben quoi, c’est positif non ? LOL !



Cynthia c’est une peintre vraiment productive et elle a même eut le temps de faire le portrait de Lejeune en plus.



Jean-François lui a fait une superbe toile des deux solitudes. Remarquez comme le Canada est terne alors que le Québec rayonne jusque dans le ciel. Moi j’adore les ciels de JF. Si vous voyez un ciel comme ça vous pouvez pas vous tromper, c’est lui garanti.



Jean-Christian a fait de quoi de plus difficile à interpréter. J’aurais dû lui demander le message derrière… mais le connaissant un peu, je dirais qu’il m’aurait répondu de le trouver moi-même le message et qu’il en avait pour sa part pseudo-rien à fiche LOL !



Moi j’ai fait une Vénus québécoise. Elle naît des fleurs de Lys, une bière à la main et on comprend qu’elle a une cigarette (ou dieue sait quoi ; ) cachée derrière le dos car la boucane du bâtonnet proscrit forme notre fameux sigle bien connu.



Un jour quelqu'un a dit que l’art était la limite ultime car si il y a quelque chose que tu ne peux pas faire dans l’art, tu ne peux le faire absolument nulle part. Imaginez-vous donc qu’il y a des spaces qui ont décidé de faire ce qu’on appelle une performance artistique. Ils se sont rassemblés autour de la toile et ont accompagnés la peinture en fumant des cigarettes … à l’intérieur bien sûr.



Je te dis qu’il y en a qui sont pas barrés à dix … de la graine de maudit gaulois.

Bref ce fut une super belle St-Jean à part le fait que ça s’est passé au Quai pas de brume et qu’y avait pas de brume ; en tout cas … pas gros ; )


ps- Quel rapport avec la théologie me direz-vous... c'est heu ... le St de St-Jean disons lol !

lundi, juin 12, 2006

- Lettre au Quai des brumes



Mon beau Quai des brumes, je t’écris ceci écartelée entre la bière et la boucane. Je t'écris clouée, entre l'intérieur et le dehors. Crucifiée entre deux lieux, une moitié de trip dans chaque main, j'aimerais ici te parler entre quatre chaises. Depuis 16 ans qu'on se connaît, tu m'as fait vivre mes meilleurs aventures. Tu étais mon chez-moi, ma racine montréalaise, un oasis de gens de bien et un haut lieu d'alcoologie du Québec (l'alcoologie c'est de la brosse brillante).



Quand je filais pas tu me trouvais toujours quelqu’un de nouveau à rencontrer ou tu me sortais un vieux pote pour me faire rire, pour me consoler, pour philosopher et refaire le monde...




Nos aventures passionnées, bourrées de rebondissements et de conversations fascinantes rempliraient une histoire sans fin.



J’ai toujours été protégée et accueillie dans tes bras de tables et de chaises. J’ai toujours eut l’impression que tu m’as délivré le meilleur de moi-même.




Tu le sais mon Quai à quel point je t’aime, t’as qu’à le demander au fantôme des toilettes des filles, mais astheure que j’y pense à deux fois avant de sortir parce que je vais me faire ch… toute la crif de soirée, astheure que tu me jette dehors comme une affiche passé date pleine de chiures de mouches qui dépare NOTRE entrée des toilettes des gars..., astheure que sur la porte de la ruelle il est écrit : « Éloignez-vous de la porte sinon la fumée entre dans le bar », ... notre relation a reviré de bord.



Je vais encore m’asseoir au bord de toi juste parce que tu me manques mais je te sens comme un nouveau converti stressé. Je me sens comme quand on réalise que son meilleur pote vient de péter des plombs en rentrant dans une secte de dogmatiques pompés et qu’on sait que ça ne sera plus jamais pareil. Qu’on a plus accès à l’essentiel, que la complicité est disparue. Oui, c’est à ce point là.

Tu me regarde avec ton affiche collée sur la porte de la ruelle. Ce serait vraiment TRÈS grave que de la « fumée entre dans le bar » ; un bar plein de brumes depuis 60 ans… tsé…. des plan pour en mourir. C’est comme ton grand amour complice qui soudain te lance à la gueule que tu es dans le péché et que tu vas aller drette en enfer si tu te met pas à dire comme lui pis sa maudite gang de seuls-bien-pensants-au-monde.

Et bien mon Quai, je m’en vais te dire ce que je leur dit aux dogmatiques quand ils viennent m’informer que je vais aller en enfer si je pense pas comme eux: « M’as te dire bien franchement mon chum, ça va me faire plaisir d’aller en enfer et encore plus de boire un verre à ta santé avec mon vieux pote le diab. »



Oui, j’en suis à boire un verre à ta santé avec le diab mon Quai… tu réalises ?



Mais je sais bien que c'est pas de ta faute. Depuis le temps que tu abrites une méchante gang de joyeux, je sais tu as jamais vu un cibole de niaisage de même et que la brume te manque autant qu'à moi. Ques tu veux, t'es juste un lieu et les lieux, même ceux avec une âme comme la tienne, auront jamais leur mot à dire sauf que je le sais moi que ton cœur de bar se serre parce que parqués dans ma cuisine à fumer ou tassés dans la ruelle en troupeau au point de vider le bar, on te manque autant que ta brume.



Mais on va se retrouver mon beau Quai. Ça se peut que le Québec retrouve le nord pis qu’on réalise qu’avoir le choix est autrement plus important que d’imposer le BIEN ; mais dans le pire des cas, si on est vraiment devenus puritains pour toujours, il y a encore de l’espoir parce que je sais bien que toi aussi tu vas aller en enfer et là je te garantis qu’on pourras fumer ensemble comme on l’a toujours fait. Je t’emplirai de brumes et tu m’empliras de joie.



En attendant, je viendrai m’asseoir de temps en temps au bord de toi, entre la porte et les tables. Je penserai à comment tu étais avant de sombrer dans la démence dogmatique et mon cœur se serrera en pensant qu’on est bien partit pour aller pendre du monde au vieux port d’ici une couples d’années.

C'est une triste nuit qui s’étend sur mon peuple et la lune ne se lève même pas sur ma peine. Mon Quai, mon beau Quai tu me manques … Le nouveau Quai des Purs pas de brumes, c’est plus toi.



* Toutes les photos ont été prises au Quai.

dimanche, juin 11, 2006

- Le puritanisme appliqué, 2em partie.

Après nous être remise de la soirée du 31 mai, nous avons pris notre courage à deux mains et on a essayé le nouveau Quai (fini la) brume - pro-vie.

M’a vous dire ben franchement, l'essentielle motivation de taverner, c’est de boire et fumer EN MÊME TEMPS. Boire PUIS fumer PUIS boire PUIS fumer c’est de la M…. Fait ch… vous pouvez pas savoir.

QUELLE HORREUR !!!!!

On a l’impression de se faire sacrer dehors de chez-nous comme des malpropres, comme des sales bestioles dégoûtantes qu'il faudrait finir par écraser parceque c'est le MAL. Le beau gros MAL tellement primitivement jouissif à haïr et mépriser.

Quand il a fallu que je sorte dehors comme une saleté sociale pour aller clopper, j’ai ressenti une grande souffrance. C’était pas juste parce que je ne peux plus faire de la brume au Quai, (ce qui est en soi, une douleur physique) c’est plus grave que ça. C'est autre chose de pas mal pire et effrayant.

C'est le fameux puritanisme, du beau grand puritanisme dans sa version la plus stupide et bien-pensante. On le voit très bien dans les yeux de ceux et celles qui passent en nous jetant un regard méprisant. Depuis que je m'habille de façon acceptable socialement, je n'avais plus reçu ce type de regard glacial, bête et méchant... et bien c'est repartit mon kiki.



Ce qui est effrayant là dedans c'est que les pro-vie qui me regardent avec cet air de puritains-es-moi-je-vais-direct-au-paradis-et-pas-toi font quelque chose de tout à fait évident. Ils et elles se pose en "meilleurs-es" en définissant l'autre comme "merde". Vous connaissez cela, c'est ce qui est arrivé aux sorcières, aux prostitué-es, aux homosexuels-es, aux africains-es et à tous les "inférieurs-es" que le monde a jamais compté. C'est ce qui a provoqué au départ chacune des saleté de croisades.



C'est ce bon vieux réflexe que nous avons de dominer l'autre en l'écrasant en en faisant le MAL pour se définir soi-même comme le BIEN. Chacun de ces affreux regards torves de puritains-es en manque de valorisation me rappelle que rien n'est jamais acquis pour toujours et que d'ici 20 ou 30 ans, on se trouvera de bon vieux boucs émissaires bien haïssables qu'on ira brûler ou pendre au vieux port afin de jouir violemment comme des bêtes, des bêtes de "BIEN". Il faudrait voir que la quête de pureté a assassiné du monde comme jamais le tabac ne pourra rêver d'en tuer. Malgré qu'on le sache, malgré que ce soit évident que tout ça va mal finir car ça fini toujours mal à chaque fois, on tombe encore dans le panneau... Fascinant.

On le vit nous, réellement, en pratique et je vais vous dire, c'est pas correct, c'est pas le BIEN et même pas le bien.

C'est très loin du meilleur de ce qu'il y a à être et c'est un triste jour pour ce qui fut le Québec. Pourtant, il serait si facile de donner le choix, de faire AUSSI des bars fumeurs. Donner le choix, c'est là toute la différence entre des morons bouchés et des gens civilisés. C'est évident qu'il est plus responsable de laisser le monde à leur conscience plutôt que d'imposer des dogmes quasi-religieux qui invitent au mépris et créent d'ignobles croisades illogiques.

Mais ça l'air qu'on s'ennuie du fascisme et qu'il est dès lors de mise en 2006 ; fait que maintenant on peut bien le dire, en Amériques, We are all Amariquans astheure, THINK BIG hostie.

samedi, juin 10, 2006

-Le puritanisme appliqué, 1ere partie.

J’aimerais parler de comment je vis le puritanisme cigarette dans les bars. Vous comprenez qu'étant une fille de taverne, c’est un gros morceau de ma vie qui a changé. La vie n’est plus pareil vraiment depuis le 31 mai.

Commençons par le 31 mai. Ce soir là moi et Cynthia (Une de mes meilleure pote du Saguenay avec qui j’ai fait les 400 coups, pleins de voyages sur le pouce et que j’ai le très grand honneur d’avoir maintenant comme co-loc) sommes sorties au Quai des brumes, qui se trouve dans les faits à être l’extension de notre salon. Ça ne nous tentait pas plus que ça mais bon, dernière soirée de liberté oblige.

Nous avons fort bien fait car ce fut une soirée mémorable, qui je crois mérite d’être ici illustrée pour la postérité car l'ambiance était carrément survoltée.



On avait sérieusement le vent dans les voiles.



La première personne à nous accueillir fut André Duchêne, auteur compositeur dont on a acheté deux fois le cd car le premier a été tout grafigné lors d'une soirée de cuisine endiablée. Il fumait son cigare avec joie et bonne humeur. André est un gars d'Arvida et on l'adore, c'est une des personnes les plus aimable au monde je dirais... Toujours de heureux de parler un brin philosophie et de rigoler joyeusement.



Lejeune, un de nos meilleur pote du Quai, était à la fois triste et heureux. Heureux car il était impossible de ne pas être contaminé par la folie générale et triste car il n'arrivait (et n'arrive toujours pas) à croire que nous basculions ce soir là, dans le puritanisme le plus primitif et le moins québécois.



Dailleurs, il serait faux de dire que tous les non-fumeurs étaient emballé par cette foutue loi, à preuve, Jean-François, non-fumeur aguerri et musicien des rues que vous avez sûrement déjà vu en passant sur un trottoir quelconque, a fumé une cigarette de solidarité avec nous de plus, il n'y avait pas que lui, il y avait aussi Armand Vaillancourt, sculpteur dont, on peut bien le dire, le Québec s'enorgueillit.



Il était venu par solidarité et a passé toute la soirée cigarette à l'envers au bec. C'était vraiment grave.



Même Véro était survoltée au point de nous faire un de ses célèbre numéro de danse de coin du bar. (cette photo ne rend pas justice à la plus éclatée des barmaids du Quai mais on sent l'énergie )



Bref, il y avait de l'ambiance. En fait, c'est peut-être parcequ'il y avait de l'ambiance que le Journal de Montréal a pris une photo du Quai pour sa première page.



Les filles en premier plan c'est Linda et Josée, voulez-vous savoir le fond de leur pensée ?



Voilà.

On remarque aussi qu'il y a Cynthia et Armand en fond sur la photo du journal.



Ils en ont parlé à En attendant Ben Laden… Lamarre a demandé si la fille derrière Vaillancourt (Cynthia) était « Sa dame » -quel bon jeu de mots- ... et bien non car Armand avait plusieurs dames ce soir là.



Il y avait Marie-Ève...



l'inimitable Ève Cournoyer...



Moi-même et bien d'autres. Il faut voir que Armand reste Armand. Il est super beau et a une maudite drive. Que voulez-vous il y en a qui pogne encore même passé 75 ans... et oui.

On dirait à me lire, que tout était tiguidou mais en fait, malgré la folie ambiante, on était tristes. Depuis quelque temps moi et Cynthia, on apporte des cartons au Quai et on illustre les diverses situations. J'ai fait cet auto-portrait qui exprime mon sentiment du moment. (La photo n'est pas très bonne par contre)



C'était pas la joie. Je n'arrivais (et n'arrive toujours pas) à croire que cette loi complètement fasciste a passée comme dans du beurre rance... J'ai finalement échangé ce dessin à Ève Cournoyer contre un cd et 2 billets pour son show de ce soir au Spectrum (Yeah !) ( C'était un show pas croyable !!!! Maudit que c'était bon ! Elle a des textes à faire exploser le cerveau et la musique groove en CIBOLE !!! Allez voir ça si vous pouvez, c'est top génial !)

Armand aussi a fait un dessin. (Bon, faites pas le saut, c'est surtout un sculpteur)



C'est le bar vu de haut avec le monde qui fume. En bas, il y a un cercueil avec écrit "Voilà la mort, ici gît Vaillancourt". (merci Caro de m'avoir aidé à déchiffrer lol) On a jamais réussi à savoir ce qu'il voulait vraiment dire par là. Tant qu'à moi, ça veut dire qu'on devient le genre de société où les Vaillancourt seront éliminés. Ça prend une certaine ouverture d'esprit pour laisser vivre du monde comme ça et l'ouverture d'esprit est sérieusement remise en cause.

Une ville pro-vie c'est assez épeurant merci. Une chance qu'il reste encore une coupelle de pro-choix. Moi en tout cas, j'en suis.



Next time : La vie dans les bars pro-vie.