Après nous être remise de la soirée du 31 mai, nous avons pris notre courage à deux mains et on a essayé le nouveau Quai (fini la) brume - pro-vie.
M’a vous dire ben franchement, l'essentielle motivation de taverner, c’est de boire et fumer EN MÊME TEMPS. Boire PUIS fumer PUIS boire PUIS fumer c’est de la M…. Fait ch… vous pouvez pas savoir.
QUELLE HORREUR !!!!!
On a l’impression de se faire sacrer dehors de chez-nous comme des malpropres, comme des sales bestioles dégoûtantes qu'il faudrait finir par écraser parceque c'est le MAL. Le beau gros MAL tellement primitivement jouissif à haïr et mépriser.
Quand il a fallu que je sorte dehors comme une saleté sociale pour aller clopper, j’ai ressenti une grande souffrance. C’était pas juste parce que je ne peux plus faire de la brume au Quai, (ce qui est en soi, une douleur physique) c’est plus grave que ça. C'est autre chose de pas mal pire et effrayant.
C'est le fameux puritanisme, du beau grand puritanisme dans sa version la plus stupide et bien-pensante. On le voit très bien dans les yeux de ceux et celles qui passent en nous jetant un regard méprisant. Depuis que je m'habille de façon acceptable socialement, je n'avais plus reçu ce type de regard glacial, bête et méchant... et bien c'est repartit mon kiki.
Ce qui est effrayant là dedans c'est que les pro-vie qui me regardent avec cet air de puritains-es-moi-je-vais-direct-au-paradis-et-pas-toi font quelque chose de tout à fait évident. Ils et elles se pose en "meilleurs-es" en définissant l'autre comme "merde". Vous connaissez cela, c'est ce qui est arrivé aux sorcières, aux prostitué-es, aux homosexuels-es, aux africains-es et à tous les "inférieurs-es" que le monde a jamais compté. C'est ce qui a provoqué au départ chacune des saleté de croisades.
C'est ce bon vieux réflexe que nous avons de dominer l'autre en l'écrasant en en faisant le MAL pour se définir soi-même comme le BIEN. Chacun de ces affreux regards torves de puritains-es en manque de valorisation me rappelle que rien n'est jamais acquis pour toujours et que d'ici 20 ou 30 ans, on se trouvera de bon vieux boucs émissaires bien haïssables qu'on ira brûler ou pendre au vieux port afin de jouir violemment comme des bêtes, des bêtes de "BIEN". Il faudrait voir que la quête de pureté a assassiné du monde comme jamais le tabac ne pourra rêver d'en tuer. Malgré qu'on le sache, malgré que ce soit évident que tout ça va mal finir car ça fini toujours mal à chaque fois, on tombe encore dans le panneau... Fascinant.
On le vit nous, réellement, en pratique et je vais vous dire, c'est pas correct, c'est pas le BIEN et même pas le bien.
C'est très loin du meilleur de ce qu'il y a à être et c'est un triste jour pour ce qui fut le Québec. Pourtant, il serait si facile de donner le choix, de faire AUSSI des bars fumeurs. Donner le choix, c'est là toute la différence entre des morons bouchés et des gens civilisés. C'est évident qu'il est plus responsable de laisser le monde à leur conscience plutôt que d'imposer des dogmes quasi-religieux qui invitent au mépris et créent d'ignobles croisades illogiques.
Mais ça l'air qu'on s'ennuie du fascisme et qu'il est dès lors de mise en 2006 ; fait que maintenant on peut bien le dire, en Amériques, We are all Amariquans astheure, THINK BIG hostie.
dimanche, juin 11, 2006
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
2 commentaires:
Je trouve que c'est une bonne idée, laisser le choix. Je serais très curieuse de ce que ça donnerait. Peut-être que les bars non fumeurs feraient faillite? Je ne sais pas et ce serait un bel exercice à tenter. Mais il est trop tard, le Québec a fait un autre choix.
Tu parlais des boucs-émissaires: ça me donne envie de lire du René Girard, ce théologien que je n'ai pas encore lu, et qui, paraît-il, parle justement des boucs-émissaires de notre société, de la violence que notre société accepte envers certains groupes sociaux...
C'est un livre génial et ça s'appelle : Je vois satan tomber comme l'éclair.
Non, il ne peut pas être trop tard. Un Québec pro-vie ça me donne envie de vomir.
Publier un commentaire